Ils avaient le choix, le choix d'y croire ou non et ils ont choisi d'y croire. Leur famille les regarde, souffle coupé, se demandant pendant encore combien de temps ils vont se faire du mal. Parce que oui, en croyant réellement à cette fin du monde ils ont mis leur vie entre parenthèse et se sont totalement renfermés sur eux-mêmes. La peur les a submergés et chaque jour qui se rapproche de ce 21 Décembre semblent bien trop long. Il n'y a pas grand chose à faire pour eux, peut être les rassurer le plus possible mais on perd bien vite tout espoir de les faire changer d'avis ...

Ils ne savent plus à quel saint se vouer ... Qui croire ? De grands scientifiques qui élaborent tous les jours des thèses plus absurdes les unes que les autres, les différentes premières de couvertures des magazines qui jonchent le bitume, la famille ou les proches ? Un jour ils se voient mourir dans un violent tremblement de terre, l'autre ils se disent que toute cette histoire n'est qu'une stupide mascarade. Rien n'est tout blanc ou tout noir mais eux sont particulièrement indécis quant à quoi en penser.

Il y a ceux qui se détruisent un peu plus chaque jour et il y a eux, les dusty youth. Pas besoin d'être jeune et rebelle pour en faire partie, il suffit d'aimer la vie, de profiter de toutes les secondes qui s'écoulent sans en perdre une miette. Boire, fumer, rire toujours plus, voilà leur philosophie. Beaucoup les regardent mal, bah oui quoi, la planète va exploser et eux, ils ne font que faire la fête. Mais bien souvent c'est pour ne pas y penser, pour ne pas se poser trop de questions qu'ils boivent, oublier quelques instants que la vie n'est pas si rose en fin de compte ...

Alors pour eux il n'y a pas de toute : cette histoire n'est qu'une bonne grosse blague. La fin du monde, et puis quoi encore ? Ils préfèrent en rire mais sont confrontés tous les jours à des gens qui y croient dur comme fer ou qui sont en pleine hésitation. Ils aimeraient qu'on arrête d'en parler mais à chaque coin de rue ils croisent des mémés qui en parlent.